Eglise orthodoxe roumaine et renaissance spirituelle:

1. LES CHRÉTIENS D'ORIENT Les chrétiens d'Orient sont séparés de Rome depuis l'an 395, date à laquelle l'empire est coupé en deux. L'empire romain d'Orient est appelé empire byzantin, car il a pour capitale Constantinople, l'antique Byzance. Le schisme de 1054 parachève la rupture, et le pillage de Constantinople par les croisés en 1204 contribuent à éloigner encore les chrétiens d'Orient des catholiques. L'empire byzantin dure mille ans, pendant lesquels pouvoir politique et pouvoir religieux sont étroitement liés : l'empereur gouverne avec le patriarche à ses côtés. Constantin, tout comme sa mère Hélène, sont des saints très vénérés dans le monde orthodoxe. De nos jours, l'Église est toujours très présente dans la sphère publique et les popes enseignent le catéchisme à l'école. La religion marque fortement l'identité roumaine, depuis la petite enfance jusqu'à la mort.
2.UNE ÉGLISE AUTONOME L'Église orthodoxe roumaine est autocéphale. Soumis en principe à la juridiction du patriarche d'Istanbul, les fidèles ne reconnaissent en fait que l'autorité du primat de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, Sa Béatitude le Patriarche Teoctist Arapasu (depuis le 9 nov. 1986). Il en va de même pour les deux cents millions d'orthodoxes répartis dans les églises nationales, en Grèce, en Bulgarie, en Serbie, en Ukraine, en Biélorussie et dans «la sainte Russie». Pour les orthodoxes, le pape n'est que le patriarche de Rome : en aucun cas, il ne peut décider seul du dogme. Dans le monde orthodoxe, la religion a fortement participé à la formation du sentiment national. En Roumanie, elle a joué un rôle déterminant dans la défense de la langue nationale.
3.LA VRAIE FOI Le mot orthodoxie signifie «la voie droite» : les fidèles se présentent comme les tenants de la juste doctrine, ceux qui sont les plus proches de la foi simple et ardente des premiers chrétiens. Cette ferveur du christianisme primitif se mêle aux souvenirs des fastes de Byzance, qui revivent à travers les chants, les icônes, les dorures, les mosaïques précieuses et l'encens. La fête de Pâques est le grand moment de l'année liturgique : c'est l'occasion de nombreuses réjouissances, car les Roumains gardent le sens de la fête et de l'apparat. Ce jour-là, on se salue en disant «Christos a inviat !» (Christ est ressuscité !) et l'on répond «Cu adeverat a inviat !» (Il est ressuscité, vraiment !). Pâques est une fête religieuse et sociale. C’est un vrai spectacle avec tout un cérémonial qui crée une atmosphère très particulière.
4.SUR LE CHEMIN DE LA MODERNITÉ L'adhésion de la Roumanie à l'U.E. provoque un changement majeur dans le style de vie des Roumains. Une nouvelle génération entre en scène, bien éduquée, sans complexes, avec un fort désir de vivre à l'occidentale. Sous la pression européenne, le pays bascule vers un modèle étranger aux anciennes générations. Malgré tout, la Roumanie reste l’un des pays les plus religieux du continent. Source : Les Orthodoxes, B.T. n°1148, 09/2003